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Plusieurs
changements surviennent pour les travailleurs de l'industrie forestière
durant cette période. Dans les années 50, les bûcherons
troquent le "bucksaw" et le godendart en faveur de la scie mécanique.
La production et les salaires augmentent quelque peu. À la fin des
années 50, les bûcherons gagnent entre 8$ et 10$ du mille
pieds. (Extrait du journal Le Droit.) Les compagnies versent souvent un
boni aux bûcherons qui finissent « la run », ou la saison
de coupe. De leur côté, les employés de moulins gagnent
environ 60 cents l'heure.
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Moulin
Levesque au Ritchie, possiblement en 1956 ou 1957
(Collection
de l'Écomusée de Hearst et de la région;
photo
gracieuseté de Mme Rita Lecours)
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Le
roman "La mort du bûcheron" d'Arthur Desgroseillers évoque
la vie dans les chantiers à cette époque, notamment chez
Selin.
Ainsi, lors d'une journée typique au camp 8, une cloche réveille
les hommes vers 5 h. Ils prennent le déjeuner à la cuisine
et préparent leur lunch pour la journée. Vers 7 h, ils se
rendent aux écuries où les charretiers attellent leurs chevaux,
que le "barnboss" a soignés et abreuvés. Puis les bûcherons
et les charretiers se rendent à leur "strip," ou section de bois
qu'ils coupent, et la journée commence. Ils retournent au camp vers
16 h. Le souper est servi à 18 h et les hommes se couchent vers
21 h.
Dans
la première moitié des années 60, la mécanisation
des opérations forestières fait un grand pas avec l'utilisation
des premières débusqueuses (skiddeuses) sur roues. Celles-ci
remplacent graduellement les chevaux. Cette modernisation entraîne
une réduction du nombre de travailleurs forestiers. Deux travailleurs,
un bûcheron et un chauffeur de débusqueuse, peuvent effectuer
les tâches qui nécessitaient auparavant plus d'hommes. |
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Une
grue mécanique chez Henry Selin Forest Products
(photo
gracieuseté de M. Réginald Veilleux)
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D'une
part, le nombre d'employés en forêt diminue, mais d'autre
part, celui des travailleurs de scieries ou d'usines va en s'accroissant,
avec l'augmentation de la production. De nouvelles scieries plus productives
sont établies à Hearst et Calstock, en plus de l'usine de
contreplaqué Levesque Plywood. La population
de Hearst augmente, puisque beaucoup de travailleurs viennent s'établir
en ville. |
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Des
travailleurs du planeur Levesque à Hearst, au début des années
50
(Collection
de l'Écomusée de Hearst et de la région;
photo
gracieuseté de Mme Rita Lecours)
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Par
ailleurs, la syndicalisation apparaît. Après la Seconde Guerre
mondiale, plusieurs travailleurs forestiers à l'emploi des papetières
de la région sont représentés par l'Union des bûcherons
et des employés de scieries. Dans les années 40 et 50, le
syndicat tente à maintes reprises de représenter les travailleurs
de l'industrie du bois de sciage. Toutefois, la majorité des employés
n'appuient pas ces démarches. Les propriétaires des moulins
à scie craignent aussi la syndicalisation. Par exemple, en 1954,
la compagnie Selin est condamnée à
une amende pour avoir congédié des travailleurs qui appartiennent
à un syndicat. (Texte du journal Le Droit, 17 juin 1954, p.6.)
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Texte
du Journal Le Droit, 17 juin 1954
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Vers
1957, la représentation syndicale est acceptée majoritairement
par les employés de Fontaine Lumber.
Toutefois, la mesure est renversée l'année suivante, quand
René Fontaine déménage la scierie au nord de Calstock
et opère sous le nom de Polar Lumber.
Au
début des années 60, les employés de la compagnie
Selin
se syndicalisent. À l'automne 1961, une grève précède
la signature du premier contrat. Les employés obtiennent des augmentations
de salaire et une réduction de la semaine de travail. Les employés
de scieries gagnent maintenant plus de 1$ l'heure.
À
la fin de la décennie, en 1969, le salaire des employés de
moulin varie entre 2,46$ et 4,50$ l'heure, selon la spécialisation
et les responsabilités. (Extrait du document Évolution
de l'industrie forestière à Hearst,1969). |
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