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J.
D. Levesque et certains de ses enfants ont fondé et dirigé
plusieurs entreprises dont les plus connues sont Levesque Lumber et Levesque
Plywood.
Levesque
Lumber
Avant
de déménager dans la région à la fin des années
40, Joseph David Levesque (1898-1987) avait déjà eu des moulins
à scie en Abitibi, soit à Kenojavis dans les années
30, et au Lac Bousquet dans les années 40.
C’est
en 1947 que J. D. Levesque arrive dans la région avec sa famille.
Il achète d’abord l’usine de rabotage (planeur) de Raoul
Létourneau à Hearst, puis en 1948, le moulin à
scie de Willie Létourneau à la
rivière Kabina, à 40 kilomètres à l’ouest de
Hearst. Le moulin brûle, mais il le rebâtit. M. Levesque a
alors des droits de coupe dans les cantons privés de la compagnie
Transcontinental Timber. |
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L'engin à
vapeur du moulin à scie à la Kabina au
début
des années 50
(Collection
de la Ville de Hearst; photo gracieuseté de Mme Rita Lecours)
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Au
début des années 50, J. D. Levesque conclut une entente avec
la compagnie Arrow Timber pour obtenir des droits de coupe dans les cantons
de Studholme et Irish et pour écorcer du bois de pulpe. Pour ce
faire, il installe un écorceur (drum barker) à Wyborn, près
du chemin de fer de l’Algoma.
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Le
moulin Kabina comprenait plusieurs quais au-dessus de l'eau, au début
des années 50
(photo
gracieuseté de Mme Rita Lecours)
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En
1953, J. D. Levesque obtient une licence de coupe sur les Terres de la
Couronne dans le canton de Ritchie, à 40 kilomètres au nord
de Hearst. Il y aménage un moulin à scie à vapeur.
Il laisse l’opération du moulin de Kabina à son fils Réal,
qui sera secondé par son frère Yvon.
Dans
les années 50, les deux moulins à scie atteignent une production
d’environ 15 millions de pieds de bois par année. Le bois est transporté
par camion au «planeur,» situé à Hearst. |
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Le
moulin à scie de J. D. Levesque au Ritchie en décembre 1960
(Collection
de l'Écomusée de Hearst et de la région;
photo
gracieuseté de Mme Rita Lecours)
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En
1963, J. D. Levesque inaugure à Hearst une nouvelle scierie qui
fonctionne à l’électricité et qui comprend un écorceur
et un «chipper» pour la production de copeaux. Il ferme la
scierie du Ritchie, tandis que Réal ferme celle de Kabina mais continue
la coupe de bois avec sa compagnie Hearst Transport and Lumber. À
partir de 1962, Réal et J. D. partagent les coûts de la construction
d’une partie du chemin Caithness, menant au canton du même nom, sur
lequel ils ont obtenu des droits de coupe auprès de Transcontinental
Timber. En 1964, les filles, Liliane, Lise et Rita, deviennent les propriétaires
du «planeur». |
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En
1969, Hearst Transport and Lumber, propriété de Réal
Levesque, achète la compagnie Mattice Lumber ainsi que tout son
équipement et sa machinerie. Mattice Lumber était la
propriété de Napoléon, Antoinette et Maurice Gagnon
de Mattice. Hearst Transport and Lumber obtient ainsi, avec le consentement
du département des Terres et Forêts, l'accès à
la concession forestière que détenait Mattice Lumber au nord
de Mattice.
Au
début des années 70, J. D. Levesque se retire et la compagnie
Levesque Lumber est prise en main par quatre fils: Réal, André,
Rosaire et Ronald.
En
1974, Levesque Lumber achète les concessions forestières
de l’entreprise Spruce Dale Lumber, appartenant à la famille Christianson
de Mattice. L’année suivante, Levesque Lumber reconstruit une scierie
plus moderne à Hearst et y aménage un nouveau planeur en
1978.
Levesque
Lumber a embauché jusqu’à 400 employés avant sa fermeture
en 1992, à la suite de difficultés financières. Le
«planeur» sera racheté par un groupe d’employés,
d’investisseurs privés et par les partenaires de la scierie Isabelle
à Opasatika. Il fonctionnera jusqu'en 2006 sous le nom de Tricept.
Levesque
Plywood
Après
avoir été impliqué dans le domaine du bois de sciage,
Yvon Levesque s’intéresse, à la fin des années 50,
à l’établissement d’une usine de contreplaqué permettant
une utilisation commerciale du tremble.
«C’était
une idée de ma jeunesse ancrée dans mon cerveau par mon père
sur la question de l’utilisation maximum de la matière première.
Les conifères sont employés au maximum. Il restait un tas
de trembles et de bouleaux que tout le monde maudissait parce qu’ils rendaient
la construction de chemins plus difficiles. Ces arbres n’avaient aucune
utilité». (Extrait d’entrevue avec Yvon Levesque, journal
Le Nord, 1er septembre 1976.)
En
1960, Yvon et son frère Hervé fondent la compagnie Levesque
Plywood et planifient la construction d’une usine qui ouvre ses portes
en janvier 1962. Près de 50 employés y travaillent à
la production de panneaux de revêtement 4 pieds sur 4 pieds. L’usine
utilise entre 10 000 et 12 000 cordes de bois pour produire annuellement
de 15 à 18 millions de pieds carrés de contreplaqué.
(Levesque Plywood Ltd., s.d. : 1)
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Hervé
Levesque
(photo
gracieuseté de
Mme
Rita Lecours)
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Yvon
Levesque
(photo
gracieuseté de
Mme
Lynn Levesque)
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En
1963, la compagnie se procure de l’équipement additionnel pour produire
du contreplaqué de classe dite «industrielle,» soit
pour le marché de l’industrie mobilière. Le nombre d’employés
passe alors à 75.
En
1964, l’usine élargit encore ses cadres pour produire des panneaux
4 pieds sur 8 pieds, augmentant ainsi le nombre d’employés à
125. Peu après l’introduction de ce nouveau produit, l’usine, évaluée
à plus de 2 000 000$, est rasée par un feu, le 17 mai 1965. |
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Première
usine de contreplaqué Levesque Plywood,
dont
la production a débuté le 3 janvier 1962
(photo
gracieuseté du journal Le Nord, édition du 1er septembre
1976)
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Incendie
de l'usine de contreplaqué, le 17 mai 1965
(photo
gracieuseté du Timmins Daily Press, édition du 18 mai 1965)
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Usine
Levesque Plywood, après la reconstruction
(Collection
de la Ville de Hearst; photo gracieuseté de M. Denis Robinson)
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Une
nouvelle usine est construite et la production reprend au printemps 1966
avec 157 employé-e-s, dont 49 femmes. Adoptée le 1er avril
1969, la semaine de 40 heures porte le nombre d’employé-e-s à
213, dont 60 femmes.
En
1969-70, après avoir effectué une étude de faisabilité,
Yvon et Hervé Levesque se lancent dans la construction d’une usine
de panneaux aglomérés (ou «presswood»), à
un coût de 3 M$ de dollars.
«L’amorce
du projet réside toujours dans l’idée de base d’utiliser
au maximum la matière première. Les scieries produisent du
bran de scie et les usines de rabotage des rabotures qui n’ont aucune valeur
marchande et qu’on envoie aux brûleurs.» (Extrait d’entrevue
avec Yvon Levesque, Le Nord 1er septembre 1976.)
Ces
sous-produits entrent dans la fabrication des panneaux qui sont mis sur
le marché à compter du mois d’août 1970 et utilisés
principalement pour la construction de meubles. L’usine est alors la plus
importante du genre au Canada, représentant 30% de la production
nationale. (Levesque Plywood Ltd., s.d. : 3). Levesque Plywood embauche
maintenant plus de 250 employé-e-s. L'entreprise connaîtra
une nouvelle expansion à la fin des années '80, lorsqu'on
construit l'usine de panneaux de mélamine.
Finalement,
Levesque Plywood est vendu à la compagnie américaine Columbia
Forest Products en 1995.
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