Henry
Selin reçoit l'aide de ses fils, soit Clifford (scierie et fonctionnement
général), William (opérations forestières),
Jack (entretien et réparations) et Bob (planeur et ventes).
Le
camp principal du lac Nassau compte sur des génératrices
au diesel pour produire du courant avant l'arrivée du service électrique
là-bas, au milieu des années 60. Il y a des maisons pour
55 familles, des camps pour 100 travailleurs, une école-église,
un magasin général, une salle de récréation
avec allées de quilles et tables de billard, une tour de télévision,
des garages et des entrepôts.
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Le
village de la compagnie Henry Selin Forest products au lac Nassau
(photo
gracieuseté de M. Réginald Veilleux)
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Il
s'agit alors de la scierie la plus importante de la région, comme
le constate Paul Zorzetto, arrivé en 1955 pour travailler comme
bûcheron pour après avoir répondu à une demande
de main d'oeuvre dans un journal de Montréal.
"La
compagnie opérait alors le premier gros moulin dans le Nord : il
sciait 150 mille pieds par shift de 10 heures. La seule opération
du moulin nécessitait 55 hommes par shift ". (Extrait d'entrevue
avec Paul Zorzetto, journal Le Nord, 1er septembre 1976.)
À
la fin des années 50, de l'avis de plusieurs, il s'agit de la plus
importante scierie dans l'est du Canada; elle produit 50 millions de pieds
de bois par année.
La
scierie compte sur trois lignes de sciage, tandis que la plupart n'en ont
qu'une. L'entreprise innove dans plusieurs domaines, étant notamment
la première dans la région, et probablement en Ontario, à
installer des écorceurs et un "chipper" pour produire et vendre
des copeaux.
Des
centaines d'hommes travaillent en forêt et on y retrouve plus de
200 chevaux avant la mécanisation des opérations forestières,
domaine dans lequel la compagnie est pionnière avec l'introduction
de tracteurs, camions, débusqueuses, grues, etc.
Des
camions transportent le bois à l'usine de rabotage Selin située
à Hearst le long de la route 11 Ouest. Les copeaux, eux, sont chargés
à Wyborn sur les wagons de l'Algoma Central, en direction des usines
Marathon et Domtar.
Les
employés de la compagnie sont parmi les premiers à se syndicaliser.
À l'automne 1961, une grève légale d'une quarantaine
de jours précède la signature du premier contrat. Durant
le conflit, le planeur à Hearst et le garage à Nassau sont
rasés par les flammes.
Éprouvant
des problèmes financiers, la compagnie est vendue en 1967 à
Helpert Lumber de Toronto. Quelques années plus tard, l'entreprise
déclare faillite. En vertu de l'entente avec Transcontinental Timber,
les installations sont enlevées des terrains.
Il
semble que plusieurs facteurs aient contribué à faire sombrer
la compagnie: les coûts élevés du transport du bois
et des copeaux, car la scierie est éloignée du chemin de
fer, les coûts exhorbitants de la construction de chemins forestiers,
un taux élevé de roulement d'employés et le décès
de Clifford Selin dans un accident de voiture en 1965. |